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Vers la plénitude expressive de la forme musicale

L’opus 31 de Beethoven, un ensemble de trois sonates pour piano composées entre 1801 et 1802, marque un tournant dans le style du compositeur. Tout en respectant les cadres formels de la sonate traditionnelle, il les réinvente en leur apportant une nouvelle richesse expressive, une liberté structurelle et une profondeur émotionnelle qui caractériseront la musique de l’ère romantique naissante.

L’interprétation de Pierre Goy

Pianiste et expert reconnu dans le domaine des instruments à claviers anciens, notamment le piano-forte et le clavicorde, Pierre Goy se spécialise dans l’interprétation historiquement informée des sonates de Beethoven sur des instruments d’époque. Il recherche l’authenticité sonore et recrée les univers sonores originels pour lesquels Beethoven a composé. Il utilise et restaure des pianos d’époque (pianofortes) datant de la fin du XVIII^e et du début du XIX^e siècle, dont la sonorité est très différente de celle des pianos modernes (Steinway, etc.). Ces instruments offrent des couleurs, des résonances et des dynamiques variées qui, selon lui, révèlent l’essence véritable de la musique de Beethoven.

Professeur à l’HEMU de Genève et Lausanne, il consacre l’un des aspects majeurs de ses recherches à l’utilisation de la pédale, ou « registre qui lève les étouffoirs », dans les sonates de Beethoven. Il étudie des sources historiques, telles que la méthode de Carl Czerny (élève de Beethoven) ou l’édition d’Ignaz Moscheles des sonates, afin de comprendre comment Beethoven utilisait ces effets, bien plus fréquents que ne le suggèrent les rares indications écrites sur les partitions.

Le piano-forte d’Aloys Mooser

Pierre Goy, une figure de proue de l’interprétation de Beethoven sur instruments originaux, interprète les sonates de l’opus 31 sur le piano-forté d’Aloys Mooser sis au MAHF, le Musée d’Art et d’Histoire de Fribourg. Les pianos-forte d’Aloys Mooser (1770-1839) étaient très recherchés, notamment par des clients prestigieux comme Marie-Louise d’Autriche en 1816. Ses instruments, de facture germanique et plus particulièrement dans le style viennois, se distinguaient par la plénitude, la force et la variété de leur sonorité. Aujourd’hui, seuls quelques exemplaires de ses pianos sont conservés, dont trois pianos à queue et deux pianos carrés. Un pianoforte à queue particulièrement remarquable, datant d’environ 1796, est conservé et exposé au musée d’art et d’histoire de Fribourg. Cet instrument a conservé une grande partie de ses matériaux d’origine, ce qui en fait un joyau pour les spécialistes de musique.

 

Découvrez la recherche de Pierre Goy: Les sonates de Beethoven selon Moscheles
Découvrez la fiche historique du piano-forte Aloys Mooser

Le programme du concert (à venir)

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