CONCERT
dimanche, 19.10.2025, 17h00, Église des Capucins
Rue de Morat 28, 1700 Fribourg
Une rencontre entre Torelli et Vivaldi n’a jamais été attestée. Pourtant, le premier a indiscutablement été marquant pour le second. Il semblerait même que Torelli ait été le compositeur qui a le plus influencé le Prêtre roux. Certains concertos de Vivaldi sont si “torelliens” qu’ils ont parfois été attribués au maître de Bologne – et la paternité d’un concerto en ré mineur (par ailleurs transcrit pour clavecin seul par J. S. Bach) est encore aujourd’hui discutée.
Les premières œuvres de Vivaldi, même si elles affirment déjà le style du Vénitien, portent la marque claire de Torelli. Il faut en particulier y relever les perfidie, épisodes solistes virtuoses durant lesquels un instrument se lance dans une série de notes rapides, généralement sur une note tenue de basse. Le terme de “Perfidia” provient de compositions de Torelli, qui a contribué de façon décisive à faire émerger ce type d’écriture. Ces sections se rencontrent couramment dans les œuvres de jeunesse de Vivaldi, comme par exemple au début de la sonate pour violon et basse continue en la majeur ou à la fin des trois premiers mouvements de la sonate RV 776 – où ils sont (le fait est inhabituel chez Vivaldi) confiés à l’orgue solo.
Cette sonate, dont il existe plusieurs instrumentations, constitue par ailleurs l’une des plus anciennes compositions de Vivaldi. Elle a même été considérée pendant des décennies comme la première œuvre conservée de la plume de Vivaldi, jusqu’à ce qu’une autre sonate, RV 816 pour violon, violoncelle et basse continue, ne soit découverte il y a seulement quelques années à Dresde. Cette dernière, qui témoigne d’une influence torellienne indiscutable, n’est pas conservée dans un manuscrit autographe mais à travers une partition copiée par Pisendel, le fameux élève commun à Torelli et Vivaldi.