CONCERT
LUNDI 8.12.2025, 17h00, Église des Capucins
Rue de Morat 28, 1700 Fribourg

Le violon baryton trouve sa raison d’être dans ses caractéristiques morphologiques et acoustiques ; à la beauté plastique de l’instrument s’associe une conception sonore tout à fait particulière: un jeu de cordes frottées par un archet, en tout similaire à celui de la basse de viole de gambe, auquel s’ajoute un deuxième jeu de cordes en métal, installé derrière le manche, qui fait office de résonateur sympathique et d’accompagnement lorsqu’il est pincé par le pouce de la main gauche.

Le baryton a connu des périodes de splendeur au cours desquelles, outre les musiciens, les rois et les princes en sont tombés littéralement amoureux. Le prince Nikolaus Esterhazy, dit “le Magnifique”, appartenant à une dynastie de mécènes amateurs de musique, était lui-même un joueur de baryton enthousiaste, et à sa cour, les virtuoses de cet instrument ne manquaient pas. Joseph Haydn, musicien appartenant à ce milieu, a composé un important corpus d’œuvres pour baryton, dont la partie la plus représentative est constituée par les trios avec alto et violoncelle.

Si l’époque de Haydn a vu se développer une consistante littérature soliste autour du baryton, le trio reste un genre de référence ayant rencontré la faveur de nombreux compositeurs. Mais les trios de Haydn demeurent toutefois l’un des plus hauts points d’expression artistique de cet instrument, le dialogue du baryton, dans le rôle de “primus inter pares”, avec l’alto et le violoncelle, permettant de découvrir ses qualités de soliste et d’instrument d’accompagnement, ainsi que le son si particulier, mélange de boyau et de métal.

Cette musique de salon, effervescente et intime à la fois, est un moment de rencontre entre la délicatesse, l’ironie et le doux équilibre du compositeur avec un instrument rare, porteur d’un message sonore très ancien mais aussi très actuel. L’intérêt pour les instruments à cordes sympathiques s’étant renouvelé à l’époque actuelle, le baryton connaît de nos jours une nouvelle période fortunée.  Guido Balestracci, Prof. HEMU