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De 1766 à 1790, Joseph Haydn fut le musicien du Prince Esterhazy en Hongrie. Il y composa symphonies, opéras et musique de chambre pour les musiciens de sa cour. Cette période-clé de sa carrière fit beaucoup pour sa réputation mais aussi pour la musique classique.

La vie à la cour

Dans le « Versailles hongrois » qu’est Esterhaza, des centaines de pièces, salons d’apparat, jardins et petit théâtre forment un écrin rêvé pour Joseph Haydn. Malgré une fiche de poste chargée (compositeur, chef d’orchestre, médiateur, archiviste, bibliothécaire…) et quelques coups d’éclat – comme une demande de congé exprimée sous la forme d’une symphonie – réputation, bon salaire et prolixité marquent la vie de Haydn à cette époque, prélude à sa célébrité européenne, notamment à Londres. (source france musique)

Ecouter l’emission de France Musique du 23 février 2021

Roi des instruments et instrument des rois

Le violon baryton (viole de gambe baryton) trouve sa raison d’être dans ses caractéristiques morphologiques et acoustiques ; à la beauté plastique de l’instrument s’associe en effet une conception sonore tout à fait particulière, qui prévoit l’existence d’un jeu de cordes frottées par un archet, en tout similaire à celui de la basse de viole de gambe, auquel s’ajoute un deuxième jeu de cordes en métal, installé derrière le manche, qui fait office de résonateur sympathique et de véritable accompagnement lorsqu’il est pincé par le pouce de la main gauche.

Si l’origine de cet instrument reste difficile à déterminer avec certitude, l’on peut sans doute considérer la pratique de la lyra-viol, avec ses cordes sympathiques en métal, au début du XVII° siècle en Angleterre, comme une étape importante dans son développement.

Le baryton a connu trois périodes de splendeur au cours desquelles, outre les musiciens, les rois et les princes en sont tombés littéralement amoureux. Après le Baroque, une réelle apothéose s’est vérifiée pendant la période classique, notamment dans l’Allemagne du sud, l’Autriche et la Hongrie. Le prince Nikolaus Esterhazy, dit “le Magnifique”, appartenant à une dynastie de mécènes amateurs de musique, était lui-même un joueur de baryton enthousiaste, et à sa cour, les virtuoses de cet instrument ne manquaient pas. Joseph Haydn, musicien appartenant à ce milieu, a ainsi composé un important corpus d’œuvres pour baryton, dont la partie la plus représentative est constituée par les trios avec alto et violoncelle.

Si d’une part l’époque de Haydn a vu se développer une consistante littérature soliste autour du baryton, le trio reste d’autre part un genre de référence ayant rencontré la faveur de nombreux compositeurs tels qu’Andreas Lidl, très apprécié également comme interprète de l’instrument, Aloisio Tomasini, Joseph Burgksteiner ou encore Joseph Neumann. Mais les trios de Haydn demeurent toutefois l’un des plus hauts points d’expression artistique de cet instrument, le dialogue du baryton, dans le rôle de “primus inter pares”, avec l’alto et le violoncelle, permettant de découvrir ses qualités de soliste et d’instrument d’accompagnement, ainsi que le son si particulier, mélange de boyau et de métal.

Cette musique de salon, effervescente et intime à la fois, est un moment de rencontre entre la délicatesse, l’ironie et le doux équilibre du compositeur avec un instrument rare, porteur d’un message sonore très ancien mais aussi très actuel. L’intérêt pour les instruments à cordes sympathiques s’étant renouvelé à l’époque actuelle, le baryton connaît de nos jours une nouvelle période fortunée.  Guido Balestracci

Les musiciens
Ensemble l’Amoroso avec Bruno Cocset, violoncelle, Guido Balestracci, violon baryton et Alessandro Tampieri, alto

Le programme du concert

 

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